Le départ a lieu le 1er Juin depuis le pré des chevaux dans une ville de l’agglomération grenobloise. Les chevaux sont excités ce jour là. On dirait qu’ils comprennent qu’ils ne reverront plus leurs camarades de pré. La préparation des chevaux est compliquée car ils sont appelés régulièrement derrière la clôture du pré par la jument leader du groupe de 5 qu’ils s’étaient créés.
Nous avions demandé que le départ se fasse en petit comité. Plusieurs membres de la famille et amis sont venus nous dire au revoir. Au moment de partir, mes sentiments sont totalement partagés : je suis excitée à l’idée de partir à la découverte du monde à travers ce projet que je prépare depuis 1 an ; mais une voix intérieure me dit aussi que je ne vais pas voir les gens que j’aime pendant un certain temps… Tout est prêt, il ne reste plus qu’à partir.
Le 1er kilomètre est compliqué car les chevaux s’appellent entre eux. Le chemin emprunté ne leur est pas inconnu mais ils se demandent s’ils vont dormir au pré ce soir. Au bout de 3h de marche, les chevaux sont calmes et nous décidons de faire une pause pour déjeuner. Nous savons que ce soir un ami nous prête son jardin (car il est en déplacement) afin que nous y passions la nuit avant d’attaquer les Alpes le lendemain. La nuit se passe merveilleusement bien. Les chevaux sont détendus et nous aussi. L’aventure peut enfin commencer.
Gaïa est arrivée toute petite dans notre foyer il y a 5 ans.
Dès ces premiers mois, nous l’emmenions partout, y compris lors de nos
nombreuses randonnées en montagne. Cette croisée Border Collie/Labrador a
toujours été nourrie à la viande crue récupérée chez un boucher. Ce type
d’alimentation naturelle lui a permis de développer une musculature et une
endurance bien supérieure à la normale. Durant nos trekkings, c’est souvent
nous qui fatiguons avant Gaïa. Je dis souvent que notre chienne est la plus entraînée
de tous pour une telle aventure.
En ce qui concerne les chevaux, je n’ai pas voulu choisir une
race particulière, une taille de garrot spécifique, une robe ou encore un âge
précis. Ces animaux se sont trouvés sur mon chemin à un moment précis de ma
vie. J’ai la chance que ces trois chevaux soient rustiques et donc très
résistants physiquement. Cependant, deux de nos chevaux ont vécu un passé
compliqué et ils n’avaient jamais été montés ou dressés lorsque nous les avons
recueilli. Nous avons pris cette difficulté comme un challenge. C’est un
apprentissage réciproque entre les chevaux et nous.
Cheyenne est une jument ONC (avec probablement du sang
camarguais) que j’ai récupéré lorsqu’elle avait 3 ans chez un marchant de
bestiaux boucher-charcutier. Elle avait été maltraitée, avait peur de la
moindre brindille et je ne pouvais pas la monter car elle était bien trop jeune
et bien trop maigre pour supporter un poids sur son dos. Nous nous sommes
éduquées toutes les deux pendant deux ans, en travaillant ensemble en liberté
dans un pré et sans structure équestre. Le résultat a été spectaculaire tant
sur le plan mental que sur le plan physique (sabot compris). Elle était devenue
ma partenaire de randonnée. Cheyenne est aujourd’hui une jument avec du punch,
elle a besoin de beaucoup marcher et aime être rassurée.
Ramsès, un mérens pure race est le cheval de Flavien. Lorsque Flavien a pris la décision de rejoindre l’expédition, il a souhaité trouver un cheval rustique et calme. Lorsqu’il a vu Ramsès pour la première fois, il a sans hésiter, souhaité l’intégrer à l’aventure. Afin de se familiariser directement avec son cheval, Flavien a souhaité ramener Ramsès à pied jusqu’à notre pré (une après-midi de marche). Ramsès est un cheval docile de 14 ans, très calme mais très caractériel, n’a peur de rien et c’est le cheval leader de l’expédition.
Vagabon, un Fjord pure race de 10 ans, a été mis sur notre
chemin juste avant de partir en expédition. Lorsque nous partions en randonnée
avec Ramsès et Cheyenne, nous passions régulièrement devant un camp de forains
dans lequel ce Fjord vivait. Il avait des sabots très abimés par le retrait
brutal de fer qui devait dater de quelques mois. Il avait une dermite qui lui
faisait saigner la crinière et le haut de la queue, et avait des oedèmes sur
les flancs. Nous recherchions un cheval de bât et Vagabon n’était clairement
pas près pour l’aventure. Nous avons négocié plusieurs semaines avec les
forains afin de récupérer ce cheval et l’intégrer à notre équipe. Nous
sentions, Flavien et moi, qu’il était dans notre devoir de sortir ce cheval de
sa condition actuelle. Et peu importe le temps et le prix que nous mettrons
pour qu’il se refasse, nous avions décidé de le remettre sur pied. Nous
décidons donc qu’il deviendrait le cheval de bât qu’il nous manquant, même si
au début nous devons faire porter le matériel par Ramsès, nous étions persuadés
qu’au bout de quelques jours de randonnée en extérieur (et beaucoup de soins
sur ces sabots, sa peau,…), Vagabon se remettrait très rapidement.
Le matériel : selles sans arçons, bride sans mors et
hipposandales
Depuis mon plus jeune âge je me suis toujours intéressée au bien-être animal. Plus je grandissais et plus je me questionnais sur les méthodes et les matériels employés pour les chevaux. J’ai pour habitude d’aller au fond des choses et de ne pas écouter l’opinion commune tant que je n’ai pas des preuves factuelles des résultats attendus. Flavien et moi sommes aussi très sensibilisés à l’alimentation des animaux, mais ce sujet sera traité ultérieurement.
Ayant l’habitude de monter à cru sur de courte durée, j’étais à la recherche d’une selle qui se rapprochait d’une monte à cru afin que je puisse anticiper et ressentir les mouvements du cheval. Impossible d’utiliser un tapis de monte à cru pour de longues distances car le poids de mon assise ne serait pas réparti sur l’ensemble du dos du cheval. Je ne souhaitais pas non plus utiliser une selle avec arçon pour ma jument Cheyenne car les selles que nous avions testées sur elle ne convenaient ni pour elle, ni pour moi (pas des selles à 3000 euros mais de bonnes qualités quand même). Ces dernières étaient trop lourdes pour une utilisation régulière, trop rigides pour un mouvement prolongé et quotidien. Pour ma part, j’avais l’impression d’être sur le siège rigide d’un véhicule plutôt que sur un cheval en mouvement. Les selles sans arçon Barefoot ont donc été la solution à mes soucis. J’ai testé ces selles avant l’expédition, et il s’est avéré que ma jument était plus détendue en randonnée car elle avait les épaules bien dégagées dans ses mouvements, je n’ai eu aucune blessure ni au passage de sangle, ni sur le dos. La maniabilité de la selle était d’une simplicité et d’une légèreté incomparable par rapport à mes précédentes selles. Flavien et moi avons donc choisi d’utiliser des selles Barefoot pour l’expédition. Une manière encore pour moi de rompre les aprioris de la monte traditionnelle en selle avec arçon (que j’approuve totalement dans des conditions bien spécifiques) – Par exemple, pour le cheval de bât, qui lui porte un poids « mort » sur le dos, j’ai préféré utiliser une selle avec arçon qui a très bien fait l’affaire. Pour information, nous avons utilisé l’ensemble de bât Guichard TRISSAC pour le port de matériel. Ce bât est à positionner sur une selle type « western » avec une corne.
Malgré les nombreux « arguments » lus et entendus sur le filet avec mors, je n’ai jamais adhéré à cette pratique (même si j’ai du l’utiliser en centre équestre pour le passage de Galops). Je n’argumenterai pas sur le sujet dans cet article mais j’ai fait le choix de ne mettre aucun mors à mes chevaux pour l’expédition. L’utilisation de side-pull et de licol était notre seule méthode pour guider les chevaux dans la douceur et la complicité.
Aucun de nos chevaux n’a été ferré pour l’aventure. Ils sont régulièrement suivis par des podologues pour vérifier l’état de leur sabot et par des ostéopathes pour leur dos. Il faut savoir que nous avons décider de faire une moyenne de 20 km/jour et de ne monter sur les chevaux que 1/3 du temps pour respecter leur dos et leurs pieds. Cheyenne et Ramsès ont de très bons sabots qui ne nécessitent pas de ferrage ou d’assistance particulière. Après avoir récupéré Vagabon, ses sabots commençaient à se remettre d’aplombs mais n’étaient pas totalement sains. Nous avons donc choisi de lui mettre des hipposandales le temps que ses antérieurs se refassent totalement. Les résultats ont été spectaculaires et seront détaillés dans un prochain article.
Comme vous en avez peut-être déjà fait l’expérience, chez Barefoot Lux’, nous faisons de notre mieux pour vous aider à choisir le matériel qui donnera toute satisfaction à votre cheval et à vous-même, et l’adapter au couple que vous formez. Pour pouvoir continuer à vous offrir notre meilleur, nous avons besoin de votre soutien, et notamment nous avons besoin de vos commandes.
Nous sommes une petite entreprise de revendeur indépendant. Si, après nous avoir mis à contribution pour vous aider dans vos choix, vous commandez ailleurs juste pour être livré un peu plus tôt, vous participer à l’’amazonisation’ du commerce, et nous ne pourrons pas continuer à vous offrir notre compétence en matière de conseil, tout simplement car nous ne pourrons pas tenir. Si on suit cette logique, il ne reste plus qu’un seul fournisseur, qui a toujours tout en stock, mais il n’y a plus de conseil et aucune place pour la relation.
De notre côté nous faisons aussi le maximum pour réduire les
délais, de nombreux articles sont en stock en permanence, et par ailleurs, qu’est-ce
que c’est que 2 ou 3 semaines d’attente, sur la vie d’une selle ? Cela
sera vite oublié, même si nous pouvons comprendre l’impatience, et nous serons
toujours là quand vous en aurez besoin.
Donc merci de jouer le jeu et de favoriser ainsi un commerce de qualité.